Les peuples lossyans

Les Dragensmanns

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Tout au nord du continent, aux contreforts de la Forêt sans fin et des Monts Gémeaux, vit le fier et belliqueux peuple des Dragensmanns, animistes héritiers de populations nordiques ancêtres de viking et des finnois, mais aussi de peuples nomade de cavaliers des plaines ; et seul peuple de Loss à avoir apprivoisé les dragens, des mammaliens carnivores volants. Très différent des Cités-états entourant les Mers de la Séparation, ce peuple a une culture un peu unique.

Les Neiges-dragon sont une région montagneuse, couverte au sud-est d’une épaisse forêt de conifères gigantesques et millénaires. Plus on monte vers la côte nord, plus on approche de l’arctique, et plus la terre est aride, principalement faite de vastes toundras quasi inhabités. Les hivers y sont longs, et neigeux, les étés rarement très chauds. Les dragensmanns vivent donc au sud de ces régions, sur les côtes, à l’abri de fjords profonds et poissonneux.

1-1 Apparence :

Les dragensmanns font partie des plus grands lossyans. Ce sont tous des géants à l’allure impressionnante. Imaginez-vous face à une équipe de rugby suédoise survitaminée, hilarde, hirsute et débraillée, bardée de fourrures, d’armes et d’armures et vous aurez une idée de l’effet que vous pourriez connaitre à rencontrer un groupe de dragensmanns. Tous ont la peau clair, mais souvent bronzée, les yeux bleus et verts dominent largement, comme les cheveux blonds, et il s’agit de l’un des deux peuples où naissent le plus de roux. Ils ont beau être des géants athlétiques, voir intimidants, ils sont aussi en général plus sveltes que la moyenne, ce qui accentue l’impression de grande taille.

Le climat des Neiges-Dragon est froid, comme vous l’aurez compris. Même les étés sont un peu frisquets, et l’hiver peut y durer quatre, voire cinq mois. Les hommes de ces régions sont donc résistants au froid, mais sont toujours plutôt chaudement vêtus. Ils privilégient la peau, la fourrure, et la laine. Fort heureusement pour eux, dans ces climats, les mammaliens eux-mêmes sont fréquemment couverts de fourrure, et les dragensmanns élèvent entre autres des sikas, des sortes de grosses antilopes aux bois complexes et impressionnants, dont la toison fournit une laine très dense et épaisse. Ils apprécient et emploient aussi beaucoup les cottes de maille et les armures d’écailles.

1-2 Culture :

Les Dragensmanns ont une culture clanique. Chaque clan regroupe plusieurs familles étendues, ayant toutes ou un des ancêtres communs. Et le clan constitue l’organisation sociopolitique des villages et cités des Neiges-Dragons. Un clan est dirigé par un Jarlar en général élu par les chefs de famille du clan, la plupart du temps des hommes, mais aussi des femmes. Il est aussi fréquent que le titre et le poste soient transmis au fils de l’une des sœurs du Jarlar, ou au fils de la chamane locale. Le Jarlar, qui règne en théorie à vie, mais on verra que c’est rare, dirige avec un Conseil, pour moitié choisi par lui et pour moitié par les chefs de famille, parmi les anciens, les vétérans et les érudits. C’est à la taille du Conseil qu’on voit de suite la taille du clan, puisque plus il est grand, plus le Conseil est nombreux. Le conseil est renouvelé tous les cinq ans environ.

Le Jarlar est responsable de diriger et entretenir les guerriers et les monteurs de dragens du clan, de gérer les relations avec les autres clans et de faire la justice. Il fait aussi passer les rites d’adulte des jeunes gens du clan, et de règle les litiges. Enfin, c’est lui qui dicte et décide des campagnes de chasse, de raid, ou de guerre. Le Conseil est en charge de donner son avis, de faire la justice, de voter pour régler les litiges et de tempérer les décisions du Jarlar. Si celui-ci est jugé mal faire son travail, il peut être dénoncé par le Conseil et devra soit céder la place, soit accepter le défi face à d’autres candidats que le Conseil appuie.

Les clans sont enfin regroupés en alliances, qui se réunissent alors annuellement dans un Theg, une grande assemblée festive et politique, occasion de marchés, de cérémonies, de grands mariages, et aussi de règlements de comptes, où les cérémonies religieuses sont nombreuses. La plus grande alliance des Dragensmanns est celle de Dragenvard, la plus grande ville des Neiges-Dragons.

Entre la fin de l’hiver et le printemps, une partie des hommes de chaque clan part en campagne de chasse, de raid ou de commerce. On chasse le siegel sur mer, une sorte de baleine, et le sika sauvage ainsi que d’autres animaux à fourrure et des oiseaux comme les grands manchots. On commerce et on pille aussi, sur les côtes vers l’Est et en remontant les fleuves -les dragensmanns sont de marins intrépides – et au Sud quand les montagnes sont franchissables par les dragens ou à cheval, plus tard dans l’année. Parfois, il y a donc peu d’hommes dans les villages dragensmanns.

Une partie des clans dragensmanns sont nomades, et on les nomme Eleksmann. Les sikas ont besoin de vastes plaines herbeuses, et de toundra pour brouter, et les hommes suivent les troupeaux laissés libres dans leurs migrations constantes du Nord au Sud. Ces elekssmanns privilégient alors plutôt le cheval, qu’ils élèvent et traitent avec un respect sacré, sur les dragens et les bateaux pour se déplacer, et leurs villages sont de tentes et de toiles, qu’ils déplacent avec eux. En général, le cheval est très répandu dans chez les dragensmanns, mais leur élevage est l’apanage et le privilège des elekssmanns.

Les dragensmanns pratiquent l’esclavagisme, mais ne connaissent pas vraiment le Haut-Art, qui reste peu répandu. Les esclaves sont employés pour les travaux pénibles, les corvées domestiques, comme compagnie, et les dragensmanns ne sont pas toujours tendre avec eux. Mais ils en reconnaissent là aussi aisément la valeur, et donc, les affranchissent assez facilement. Par contre, ils en font commerce sans scrupules, et n’hésitent pas à faire un raid d’un coté, pour aller revendre d’un autre. A noter que les dragensmanns traitent de manière particulière les terriens perdus dans leurs régions. Ils les considèrent comme une sorte de présage sacré, et s’ils asservissent les femmes, celles-ci seront traités avec paradoxalement une claire déférence, surtout si elles sont rousses. Les hommes, quand à eux, sont mis à l’épreuve, et s’ils survivent et passent les épreuves, ils sont souvent adoptés par le clan… s’ils échouent, ils sont asservis. Les dragensmanns attribuent aux femmes de la Terre un caractère magique, et les esclaves terriennes portent chance, selon eux Ils les nomment les « oubliées » et les tatouent, pour qu’elles soient immédiatement identifiables.

La vie des dragensmanns est rude. Non seulement ils doivent lutter et faire avec la nature hostile de Loss, mais avec un climat difficile et des hivers longs. Et il est fréquent qu’ils se fassent la guerre entre clans et alliances, pour le partage des maigres ressources des Neiges-Dragons. Enfin, les Dragensmanns doivent aussi lutter contre les terribles raids des légions de l’Hégémonie. Car ils sont une proie de choix pour Anqimenès et ses armées, qui fondent régulièrement sur les villages, pour en enlever les femmes et les enfants, afin d’en faire des esclaves, et de futurs Ordinatorii. Les dragensmanns sont donc perpétuellement en guerre contre l’Hégémonie, et seule la vaste Forêt sans Fin a évité que cette guerre ne finisse en extermination généralisée.

1-3 Mentalité :

Les dragensmanns sont fiers, belliqueux, ombrageux, courageux à la témérité, rusés, entreprenants, et notoirement pragmatiques. En grande partie isolés du reste des peuples de Loss par leur ennemi, l’Hégémonie, ils n’en parviennent pas moins à voyager par voie de mer sur les côtes nord de la Foret sans Fin, et de commercer avec le nord-ouest des Plaines d’Eteocle en passant par les hautes montagnes, à cheval et avec leurs dragens. De fait, on leur donne entre autres une réputation d’entêtement qu’ils n’ont pas volé, pas plus que leur caractère aventureux.

C’est aussi un peuple assez individualiste. Si les clans sont importants, la fidélité d’un dragensmann va à sa famille proche, même si tous font serment d’allégeance auprès de leur jarlar. Les dragensmanns aiment à régler leurs problèmes seuls et entre eux, ne voient pas vraiment de soucis à s’emparer des biens de leur voisin s’il ne sait pas les défendre, et n’hésitent pas aux traquenards et aux coups dans le dos quand attaquer de face est trop risqué. Mais rarement un dragensmann reculera devant un défi, qu’il soit amical, ou un duel mortel. Une telle faiblesse signerait pour lui la fin de tout respect de son clan, et une mort rapide un poignard entre les omoplates.

De nature curieuse, ils oscillent entre méfiance des coutumes des étrangers, et fascination pour les innovations techniques, et les denrées du Sud. Ils prennent d’ailleurs des risques pour pouvoir se les procurer, et s’ils ne peuvent pas les commercer, ils n’hésitent pas à les piller. Les autres peuples de Loss les connaissent relativement peu, et on en retient surtout leur allure de guerriers et pillards sanguinaires, indisciplinés et intrépides, juchés sur leurs effrayants Dragens, qui les rendent insaisissables.

Tous les Dragensmanns sont peu ou prou tous des combattants. Dans la mesure où les rites de passage des jeunes hommes sont des rites guerriers et de chasse, tous savent manier les armes, et la plupart d’entre eux participent aux chasses et aux raids. Et les monteurs de dragens sont leur élite militaire ; chaque clan a des monteurs, et au moins un ou deux éleveurs de ces animaux. Les femmes sont régulièrement seules au clan, avec les enfants, les hommes restés au village et les anciens ; elles sont donc très indépendantes. Il n’est pas rare qu’elles sachent aussi se battre et elles n’hésitent pas à prendre les armes pour défendre leur foyer aux cotés des hommes qui ne sont pas partis en campagne.

Si les Dragensmanns sont machistes et virils, ils admettent plus aisément que les peuples des Mers de la Séparation la valeur de leurs femmes, surtout guerrière. Ils ne leur permettent cependant jamais de participer aux chasses, mais certaines les suivent en raid et en commerce. Et il n’est pas rare de voir une femme devenir chef de famille, voir Jarlar, même si les Dragensmanns tendent à voter de préférence pour un homme. Cependant, la plupart des mariages sont arrangés et servent à consolider des alliances, plus qu’à répondre à des affaires de sentiments. Les hommes des Neiges-Dragons tolèrent notoirement à ce sujet l’infidélité de leurs femmes… tant que cela ne se crie pas trop sur les toits. Et eux-mêmes ne se gênent pas trop pour aller voir à droite à gauche.

Les dragensmanns ne sont pas très superstitieux, mais ils sont animistes, même si leurs principaux dieux sont « humains ». Tout ce qui existe porte un esprit vivant, et un dragensmann peut être incarné dans un rocher, un arbre, un animal. Ainsi donc, tout dragensmann se questionne quand il va toucher à la nature, et la respecte, considérant qu’il doit vivre en bonne entente avec elle, au risque que les esprits, qui sont partout, ne viennent déchainer leur colère.

1-4 Croyances locales :

Avant tout, les dragensmanns sont l’un des seuls peuples de Loss à ne pas adhérer au culte du Concile. Celui-ci ne s’est jamais imposé, et s’il avait commencé à se répandre aux débuts de son apparition, il a vite été rejeté avec force. A vrai dire, désormais, pratiquement tous les habitants des Neiges-Dragon détestent l’Eglise du Concile, et ils chassent à vue les Ordinatorii pénétrant leurs territoires. Et comme nous l’avons mentionné, et nous y reviendrons, ce n’est pas pour rien, d’ailleurs. L’Eglise a pourtant laissé quelques traces dans les croyances dragensmanns et, par exemple, ceux-ci tuent ou asservissent les Chanteuses de Loss, mettent les terriens perdus en esclavage, et se méfient des artefacts et des étrangetés scientifiques qui semblent dangereuses.

La religion des dragensmanns semble dans les faits celle des vikings, même si les noms des dieux ont changés. Odin, Frigg, Tor, Frer et Freja, Tyr, sont les plus courants, ainsi que Loki, Hamdall, et Hel. S’y ajoute aussi en tant que divinité nouvelle Jörmungandr, l’ancien serpent rival de Tor, devenu le protecteur des dragens après avoir été dressé par Tor, et les Nornes, les fileuses du destin, désormais aussi gardiennes des sciences et des mystères. Cependant, c’est une religion animiste qui considère que tout ce qui existe porte un esprit vivant, qui ressent, voit, entends, et a des désirs, et des ressentis qu’il faut respecter. Un dragensmann peut être incarné, ou avoir été, un rocher, un arbre, un animal. Seuls les plus grand héros rejoignent les dieux. Consulter et respecter les esprits des ancêtres, et de la nature, est donc aussi vital -voir plus- que d’honorer les dieux.

Les prêtres dragensmanns sont peu nombreux et forment un clan à part, dans l’alliance de Dragenvard. Appelé le clan Ymelgard, il adopte les dragensmanns à la recherche de spiritualité après une série d’épreuves initiatiques et mystiques. C’est ainsi qu’il forme une petite communauté religieuse présidant aux plus grandes cérémonies des Thegs. La plupart des dragensmanns vont au moins une fois dans leur vie en pèlerinage à Ymelgard. Malgré son importance en tant que garant des cérémonies des Theg, et clan des prêtres dragensmanns, Ymelgard n’a pas de réel pouvoir politique. Beaucoup de prêtres voyagent, de clan en clan, pour les cérémonies locales, et on trouve presque autant de femmes que d’hommes chez les prêtres.

En plus des prêtres du clan Ymelgard, il y a des chamanes, non intercesseurs entre les hommes et les dieux, mais entre les dragensmanns et les ancêtres et les esprits de la nature. Les shamans parlent aux morts, aux esprits de la mer, des arbres, des plaines et de la neige, et à ceux des animaux, et traduisent aux hommes ce que la nature ressent, désire, ou demande. Les chamanes sont répandus, et tout clan en a quelques-unes, toujours des femmes, qui font aussi office de gardiennes des légendes, des traditions et de l’histoire du clan, et ont un fort rôle social. Pour toute décision ou projet important, on vient leur demander conseil et elles sont donc souvent dans les secrets des membres du clan.

Les dragensmanns restent relativement pragmatiques, cependant. Ils ne considèrent pas leurs propres codes et dogmes religieux comme absolus. Ainsi donc, pour eux, comme leurs dieux sont compliqués, et nébuleux, même les prêtres eux-mêmes ne peuvent être sûr de ce que les dieux attendent des hommes. Ils accordent surement plus de valeur aux esprits et à leur pensée animiste, qu’aux dieux. Un dragensmann qui n’est donc pas très religieux ne choquera pas vraiment grand monde. Par contre, insulter ou mépriser les dieux devant un dragensmann est une très mauvaise idée.

Les dieux dragensmanns réclament des sacrifices sanglants. Toute cérémonie importante sera bénie par des sacrifices d’animaux. Par contre, le sacrifice humain est très exceptionnel.

1-5 Technologies, artisanats et savoirs :

Les dragensmanns sont de bons marins. Leurs navires à voile carrée sont petits, et ont l’air un peu ridicule comparés aux galions des Mers de la Séparation. Mais ils sont fins, rapides et solides, et leur faible tirant d’eau leur permet de remonter à la rame le cours des fleuves. Ce sont avant tout des bateaux conçus pour le transport et les marchandises. Ils n’ont pas de navires lévitant, car ils ne connaissent pas la technologie du moteur à lévitation, mais ils en ont déjà pillés sur les vaisseaux de l’Hégémonie qui les attaquaient ; et nul doute qu’ils sont déjà en train de trouver comment les adapter à leurs propres bateaux. Mais pour voler, ils ont mieux, avec leurs dragens.

Les dragensmanns élèvent ces majestueux et effrayants prédateurs volants depuis des siècles. Les mammaliens volants sont assez courants, mais les dragens sont les seuls à pouvoir soulever ainsi le poids de deux hommes. Ils ne volent pas si bien que cela, mais peuvent planer très haut, et franchir les cols. Ceux-ci se nourrissent à l’état sauvage de petite proies, et selon les sous-espèces, nichent au somment de séquoia géants, ou sur les hautes falaises côtières. Les dragens apprivoisés ont nettement moins l’instinct prédateur, et ne chassent pas très bien, nourris par leurs monteurs et leurs éleveurs, de sikas, de baleine et de poisson. Hommes et femmes peuvent élever des dragens, et il n’est pas rare qu’une femme parvienne à passer les rudes initiations pour devenir monteuse, ce qui pour les dragensmanns est un acte remarquable qu’ils respectent ; savoir apprivoiser, dresser et monter un dragen est très difficile, et un dragen est intimement lié à son maitre. Il ne laissera personne d’autre le diriger.

Les monteurs de dragens sont la raison pour laquelle jamais l’Hégémonie ne peut s’avancer en territoire dragensmann. Même si les dragens ne volent pas forcément très bien, ils peuvent relier un village à un autre très vite. Ainsi, dès qu’un raid d’Ordinatorii est lancé, il faut peu de temps pour que l’alerte soit lancée et que les renforts de tout le clan local se regroupent et ne viennent prêter main-forte au village attaqué. Une invasion-éclair d’une armée est pratiquement impossible dans les Neiges-dragon, l’ensemble des clans pourrait contre-attaquer et faire barrage en peu de temps. Et si les dragens peuvent être tués d’une balle ou d’une flèche bien placée, une troupe de monteur harcelant depuis les airs une légion à pied, ou prenant d’assaut des navires lévitant peut causer de terribles dégâts. Il ne faut cependant pas se leurrer, face à des canons et fusils impulseurs, les monteurs de dragens payent à chaque fois un très lourd tribut.

Les dragensmanns sont tous des combattants, on l’a vu plus haut. Ils n’ont pas d’armée en tant que telle, seulement quelques guerriers vétérans autour des jarlars, et les monteurs de dragens qui forment une sorte d’élite. Ils sont indisciplinés et évitent les batailles rangées tant qu’ils le peuvent, préférant les raids. Leur armement, et leur technologie guerrière sont pensés comme telles. Ils emploient les impulseurs, mais leur privilégient les arbalètes mécaniques et les arcs, silencieux et ne demandant pas de loss, très rare chez eux. Au corps-à-corps, avec des boucliers solides et légers, ils manient la lance de jet, la grande hache, et tous portent comme arme secondaire un glaive large dans un alliage d’acier terriblement dur, tranchant et souple, sans doutes un des meilleurs aciers de tout loss. Ils portent aussi des armures de maille et d’écaille, par dessus des plastrons de couches de dense laine de sika. Nombre de leurs armures d’écailles sont faites de l’armure osseuse des giadas, des sortes d’énormes phoques arctiques chassés par les dragensmanns. Ces armures combinent grande légèreté et une dureté supérieure aux armures d’écaille classique. Les guerriers évitent de s’alourdir, autant les monteurs, que les nombreux et redoutables cavaliers qui harcèlent à l’arc court leurs adversaires.

Une arme redoutable des dragensmanns est le sang de feu. C’est un pétrole qui suinte à la surface de certains lieux reculés de la toundra, et s’ils ne savent pas vraiment le raffiner, les dragensmanns ont vite réalisé à quel point, bien traité et préparé, il est inflammable et toxique. Ils le déversent avec leurs dragens sur leurs ennemis, ou l’entassent dans des barils solidement fermés, puis y boutent le feu. Explosion, flammes, et fumées nocives font le reste.

Les dragensmanns n’ont pas d’industrie poussée. La mécanisation ne les concerne pas vraiment, dans la mesure où chaque clan produit lui-même une grande partie des denrées dont il a besoin. Mais ils excellent dans le travail raffiné des métaux précieux ou non, et dans la fabrication à grande échelle de leur acier de grande qualité, un produit recherché, et qu’ils exportent avec la laine de sika, les fourrures, et les chevaux. Un cheval dragensmann peut valoir une fortune dans les Mers de la Séparation. Ils exportent aussi des esclaves, de l’étain, de l’or, de l’ambre, du sang de feu, bien qu’en faibles quantités, et du mellia, une résine végétale durcie et remarquablement bioluminescente, d’une couleur jaune dorée, qu’ils emploient aussi bien comme apparat que comme moyen d’éclairage.

Malgré leur apparence de barbares tribaux vivant en clans disparates que l’on n’imagine pas se soucier de sciences, les dragensmanns ont une culture littéraire, et une langue écrite d’importance. Ils raffolent de poésie, comme de musique, et dans l’artisanat, l’art a une grande importance. Un objet, aussi utile soit-il manque de sens pour un dragensmann s’il n’est pas beau, gravé, décoré, sculpté et orné. Ce n’est pas un peuple de chercheurs, il n’y a pas d’écoles, ni de confréries, et l’enseignement se fait des parents aux enfants. Mais les secrets de leur artisanat et de leur industrie, dans l’art des métaux et de l’acier, sont consignés sur papier, de même que leurs légendes, leurs contes et poèmes, leurs traditions. Et un dragensmann accorde beaucoup de valeur à posséder un de ces documents, même s’ils n sont pas donnés. L’ingénierie et les sciences ne sont cependant pas très avancées en général, et la médecine dragensmann est relativement médiocre comparé aux Cités-états du Sud.

1-6 Dragenvard :

Dragensvard est la plus grande cité des Neiges-dragon, qui n’en compte pas beaucoup. Peuplé de 75 000 habitants, c’est une véritable forteresse aux murailles colossales, perché à flanc de falaise, au pied de laquelle s’étends un port fortifié. Le Jarlar de Dragensvard est sans conteste le plus puissant dirigeant des dragensmanns. Mais lui aussi est entouré d’un conseil très important, et sa place reste sujette aux lois dragensmanns.

La cité est un important nœud commercial, mais sa principale fonction est de servir de lieu de rassemblement pour les grandes campagnes de commerce et de pillage vers le Sud. C’est aussi le plus puissant bastion face à l’une des seules routes à travers la Foret sans Fin. Elle dispose ainsi de ce qui s’apparente le plus chez les dragensmanns à une véritable armée de cavalerie, forte de 2500 hommes mobilisables en moins d’un jour. Et du plus gros contingent de monteurs de dragens, environ 200.

Dragensvard est un lieu qui inspire beaucoup de fierté aux dragensmanns. C’est leur cité, leur symbole, et le Theg de Dragensvard est le plus grand de toutes les alliances. Elle dispose de grandes forges raffinant et produisant l’acier, et d’ateliers embauchant les meilleurs artisans de toutes les Neiges-dragon. Et c’est sans doutes aussi un des lieux de tout loss qui abrite le plus d’artefacts anciens, que les dragensmanns collectent et conservent avec fascination et curiosité, même s’ils ne sont pas forcément curieux de les étudier. Mais sa taille et son emplacement, sont sa fragilité.

Dragensvard consomme beaucoup de ressources, dans une région qui en produit peu ; les hivers difficiles, les famines, et les épidémies y sont courant, et la ville a failli plusieurs fois être abandonnée et en porte des stigmates. Son seul avantage est les sources chaudes sur lesquelles la ville est bâtie, et qu’elle emploie dans d’ingénieux et efficaces systèmes de chauffage.

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3 réflexions sur “Les Dragensmanns

    • Mais je suis pas satisfaite…. un brin trop commun.

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      • Tu es bien difficile ! Ton univers est largement original, ce n’est pas grave si tel ou tel élément ponctuel l’est moins ! Bises, Axelle !

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